Francis Alÿs, Children’s Game #10, Papalote, Balkh, Afghanistan, 2011. Video 4:13 min. Courtesy de l'artiste et Jan Mot, Brussels
Jasper de Beijer, The Brazilian Suitcase, vidéo 1:27 min. 2016. Photogramme
Étienne Cliquet, Plier, marcher, voler, 2013, vidéo 12:25 mn. Photogramme. Collection Les Abattoirs - FRAC Occitanie Toulouse
Lorenzo Vitturi, Red Cotisso, Green Pigment, Wood in Arìn, Caminantes, 2019
Lukas Felzmann, Swarm, no.92-23, 2011. Collection Huis Marseille, Amsterdam
Agnès Geoffray The Flying Man, 2015. Projection, 80 diapositives. Courtesy de l'artiste et British Pathé
Sjoerd Knibbeler, Forming Synchrony, 2016. Vidéo, 7:22 mn. Photogramme.
Sjoerd Knibbeler, Paper planes, 2015
Janne Lehtinen, Sacred Bird, 2002-2007
Laurent Millet, Somnium, 2014 
Laurent Millet, Somnium, 2014 
Jaap Scheeren, What Moves, (bird courtesy of Luke Stephenson), 2017
Vojtech Veskrna, My Air Force, 2015
Xiaoxiao Xu, Aeronautics in the Backyard, 2015
Xiaoxiao Xu, Aeronautics in the Backyard, 2015

À TIRE-D'AILE

FIGURES DE L'ENVOL

Exposition du 17 février au 26 mai 2018

Avec les œuvres de Francis Alÿs, Jasper de Beijer, Balthasar Burkhard, Etienne Cliquet, Lukas Felzmann, Agnès Geoffray, Sjoerd Knibbeler, Janne Lehtinen, Laurent Millet, Jaap Scheeren, Vojtěch Veškrna, Xiaoxiao Xu… et la complicité de Paatrice Marchand et Lison De Ridder, du collectif HSH.

Pourquoi, de tous les thèmes, choisir d’embrasser celui de l’envol ?
Nulle urgence que justifierait une soudaine « tendance » de la photographie contemporaine, nulle commémoration opportune mais une troublante et attachante permanence du sujet : le désir d’envol est aussi indissociablement lié à la condition humaine qu’il l’est à l’histoire des arts. Quelque trois millénaires de représentations en attestent : cultures grecque, égyptienne, hopi, européenne renaissante, inuit, océanique, toutes ont figuré, à leur manière, le désir d’ascension.

Le thésaurus d’images qui lui est consacré est prodigieux. Peut-être pour partie parce que le paradis, tout au moins dans notre culture occidentale, est toujours situé dans les hauteurs, peut-être aussi simplement pour la transgression, et la liberté ultime que l’envol incarne. Dessins, totems sculptés, masques plumés, et plus récemment – à l’échelle de l’histoire des arts – la photographie, ont eu à charge de donner forme à cette expérience impossible.

C’est une balade éminemment subjective qui vous est proposée ici, nourrie de rencontres picturales, photographiques, littéraires. L’exposition collective À tire-d’aile propose d’explorer les interprétations et mises en scène de l’envol dans la création contemporaine photographique et vidéo. Dès ses débuts, la photographie accompagne ce désir, ici documentant les premières expérimentations aéronautiques, ailleurs s’amusant de sa capacité à contrefaire et mettre en boîte le réel, remplissant précocement le rôle de simulateur de vol. Plus que l’accomplissement de l’envol, c’est la tentative qui a retenu notre attention, l’espace de projection qui s’ouvre entre l’élan premier de l’esprit et l’image qui s’y déploie. Figure centrale et magistrale au cœur de cet imaginaire, l’oiseau a été notre véhicule pour cette ascension. Des premières expérimentations du moine Elmer de Mamelsbury au XIIe siècle à celle de l’inventeur Franz Reichelt en 1912 ici réactivée par Agnès Geoffray, de l’esquisse de l’ornithoptère de Léonard de Vinci datée de 1487, au tragique Oiseau blanc de Nungesser et Coli qui s’envolait en 1927 de la falaise d’Etretat, c’est l’oiseau, et la mécanique de son vol, qui seront encore et toujours, analysés et mystifiés, follement et vainement imités.

Sjoerd Knibbeler et Francis Alÿs filment respectivement la routine du ballet aérien de la Patrouille de France et la danse du cerf-volant d’enfants afghans ; Lukas Felzmann poursuit les nuées d’oiseaux migrateurs ; Janne Lehtinen, paré d’ailes de cygne ou de toile, s’élance vers les cieux finlandais ; Jasper de Beijer ranime l’homme oiseau d’une forêt perdue du Brésil. Le temps suspendu, le fantasme figé, donc réalisé, sur la surface de la pellicule ou de l’écran… La chute n’est peut-être pas loin mais l’image, ici complice, n’en dira rien. La photographie, et son corollaire, l’image animée, s’émancipent elles aussi de leur condition : de l’exigence d’une description du réel qui leur est souvent assignée, elles s’échappent par quelque mouvement d’ellipse, et par la simple caresse de la lumière sur une aile d’oiseau, partent explorer avec délectation le territoire infini de l’imagination.

Remerciements aux prêteurs privés et institutionnels, l’Airborne Museum, Sainte-Mère-Église, les Archives départementales de la Seine-Maritime, Les Abattoirs – FRAC Occitanie Toulouse, la galerie Jan Mot, Bruxelles, Huis Marseille, Musée de la photographie, Amsterdam ; aux artistes et amicaux conseillers ; à Cadre en Seine.

Autour de l'exposition

VISITE
samedi 17 février, 17h, avec les artistes

CONFÉRENCE
jeudi 22 février, 10h30, Agnès Geoffray,
dans le cadre d’Écoute l’artiste, RRouen/ESADHaR,
auditorium du musée des Beaux-Arts de Rouen

ATELIERS 7-11 ANS ET 12-15 ANS
mercredis 7 mars et 2 mai, 14h

VISITES COMMENTÉES
samedis 17 mars et 26 mai, 17h

RENCONTRE/ATELIER
avec Fred Duval, scénariste de bande dessinée,
samedi 24 mars, 16h

PROJECTION
samedi 26 mai, 20h, en partenariat avec le
Courtivore