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Le parti pris des choses
ANNA ET BERNHARD BLUME, ULLA VON BRANDENBURG, THORSTEN BRINKMANN, ROBERT CUMMING, ELSPETH DIEDERIX, ALINA MARIA FRIESKE, BARBARA IWEINS, BAPTISTE RABICHON, AUGUSTIN REBETEZ, PATRICK TOSANI
Samedi 10 décembre, 16h, jeudi 12 janvier, 12h30, samedi 4 février et samedi 11 mars, 16h, mardi 14 mars, 19h
Quand Francis Ponge écrit Le Parti pris des choses en 1942 la guerre est planétaire et terrible. Alors que des cieux du continent européen pleuvent les bombes, le poète entreprend de scruter les objets les plus ordinaires de sa sphère quotidienne. Des poèmes en prose dédiés au cageot, au pain ou encore à la bougie se succèdent alors dans ce Parti pris des choses devenu monument littéraire.
« C’est en partant d’en bas, explique l’auteur, qu’on a quelque chance de s’élever. (…) Si je m’adonne à un tel sujet, c’est parce qu’il me fait jouer tout entier, parce qu’il me défie, me provoque (…) il s’agit d’une partie en tête à tête, à l’effet d’en perdre la tête. »
À vrai dire, ce que l’auteur du Savon et de La Crevette dans tous ses états prend au sérieux, cette chose, objet de toutes ses attentions, qu’il poursuivra sa vie durant, c’est la langue.
Dans l’atelier, entre les murs de leur maison-studio, les artistes réuni.es ici prennent pour objets cuillères, patates, brosses à dents jusqu’à l’indispensable téléphone portable : toutes choses opportunément banales. En leur compagnie, les artistes entreprennent de « désaffubler » leur médium, qu’il soit photographie ou vidéo. « Rien n’est plus réjouissant, déclarait encore le poète, que la constante insurrection des choses contre les images qu’on leur impose. Les choses n’acceptent pas de rester sages comme des images. » L’artiste, comme l’écrivain, fait ce rêve éveillé, récurrent : il choisit un objet, l’approche, tourne autour ; pourtant il échoue à re-présenter l’objet portraituré qui se dérobe, voire se révolte. Opiniâtre, il y revient pour reprendre le dialogue avec la chose. L’exposition figure ces conversations secrètes. Qu’elles soient solennelles ou absurdes, ascétiques ou fleuves, elles formulent toutes le désir tenace de chacun.e de trouver sa manière d’être au monde.
Photographie: Elspeth Diederix, Lavender, 2022, 120 x 80 cm, photographie couleur c-print. Courtoisie de l’artiste et de la galerie Stigter Van Doesburg, Amsterdam.
Samedi 10 décembre, 16h
Jeudi 12 janvier, 12h30
Samedis 4 février et 11 mars, 16h
Mardi 14 mars, 19h
Entrée libre
02 35 89 36 96
info@centrephotographique.com