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LE CIEL PAR-DESSUS LE TOIT

Samedi 19 octobre et samedi 14 décembre à 16h, en présence de Maxence Rifflet

Parce qu’elle se soustrait au regard extérieur autant qu’elle impose à l’intérieur un regard omniprésent, la prison est un sujet dont la photographie s’est saisie à maintes reprises. Bien souvent, il s’agit en premier lieu de « donner à voir », de révéler par l’image l’enfermement, la condition des détenus, l’oppression carcérale. L’approche de Maxence Rifflet apparaît au regard de cette histoire photographique, expérimentale et singulière.

Entre 2016 et 2018, il a photographié dans sept prisons françaises. Photographier en prison, plutôt que la prison, voilà qui résume son projet. La formule est aussi simple et lapidaire que la voie empruntée, sinueuse et escarpée. C’est en collaboration avec des détenus qu’il a fait chemin, partageant avec eux ces interrogations : comment photographier dans un espace de surveillance sans le redoubler ? Comment cadrer sans enfermer ? Avec eux, il a utilisé la photographie tour à tour pour documenter les espaces, mettre en scène une expérience, figurer un imaginaire, illustrer un message.

L’exposition Le Ciel par-dessus le toit fait le choix de creuser le sillon de l’imaginaire, allant jusqu’à s’adjoindre la compagnie du poète Paul Verlaine, auquel le titre est emprunté, ou encore celle du peintre Gustave Courbet, imaginant depuis sa cellule une vue impossible.

L’exposition est une co-production du Centre photographique Rouen Normandie, GwinZegal (Guingamp), Le Bleu du Ciel (Lyon) et Le Point du Jour (Cherbourg-en-Cotentin). Ce volet rouennais se tient dans le cadre de l’Engagement, une manifestation nationale organisée par le Réseau Diagonal en partenariat avec le Centre national des arts plastiques (Cnap) et le soutien du ministère de la Culture et de l’Adagp. Dans le cadre de l’événement «L’Engagement» et du partenariat avec le Centre national des arts plastiques, seront présentées une sélection d’œuvres de Jane Evelyn Atwood issues de «Trop de peines», un corpus qui fit date dans la représentation photographique de l’environnement carcéral. De 1990 à 1998, la photographe américaine a photographié des prisons de femmes dans neuf pays, dont la France. Les images réalisées à la maison d’arrêt de Rouen, où Maxence Rifflet a également travaillé trente ans après, ouvriront un dialogue. À partir d’un même sujet, les images témoignent de deux attitudes et de deux regards différents.

Le projet de Maxence Rifflet, accompagné par Le Point du Jour, a été soutenu par la Région Normandie, le ministère de la Culture / direction régionale des affaires culturelles de Normandie et par le ministère de la Justice / direction interrégionale des services pénitentiaires de Rennes / SPIP du Calvados, de l’Eure, de la Manche, de l’Orne et de Seine-Maritime, dans le cadre du protocole régional Culture-Justice ; il a bénéficié du concours de la direction interrégionale des services pénitentiaires de Bordeaux / SPIP de Dordogne. Il a également reçu le soutien du Fonds d’aide à la photographie documentaire du Centre national des arts plastiques.

 

Photographie : Vue de l’exposition Le ciel par-dessus le toit, Centre photographique Rouen Normandie

 

Entrée libre, sur réservation
au 02 35 89 36 96
ou info@centrephotographique.com