Grégoire Alexandre, Gélatines, 2010
Grégoire Alexandre, Installation, Philo, 2007
Grégoire Alexandre, Installation, Madriz, 2008
Lorenzo Vitturi, Red Cotisso, Green Pigment, Wood in Arìn, Caminantes, 2019
Grégoire Alexandre, Installation, Arjo Wiggins, 2009
Grégoire Alexandre, Exol 1, 2010
Grégoire Alexandre, 1,2,3, Irina 2, 2003

GRÉGOIRE ALEXANDRE

ORANGE BLEUE SUR FOND BLANC

UCHRONIES EN STUDIO

du 20 novembre 2015 au 27 février 2016

Après avoir exploré en début d’année l’œuvre de presse de Walker Evans, le Centre photographique propose de s’attarder à nouveau sur la photographie pratiquée dans le contexte de la commande, cette fois de mode ou de publicité au travers d’une des figures majeures du genre de cette dernière décennie : Grégoire Alexandre.
La première exposition normande de ce Rouennais d’origine s’articulera en deux volets, conjuguant sur deux lieux photographie et installation, avec la présentation, en ce deuxième volet, d’un travail inédit mis en scène avec la collaboration du décorateur Jean-Michel Bertin.

Pas de soleil, pas de lune, pas de cieux. Juste quelques lumières, qui vont et viennent.
Son monde à lui, c’est le studio.

C’est là, dans ce cube blanc, dans ce lieu hors de tout et sans rien, que le photographe Grégoire Alexandre fabrique quasi quotidiennement ses mondes parallèles. L’ hubris du créateur s’exprime généralement chez lui à coups de scotch, de fonds de papier et souvent d’accessoires de studio : polyboards, girafes, parapluies et réflecteurs. Quand la mécanique du faire est habituellement dissimulée avec soin derrière des mises en scène illusionnistes, elle tient, chez Grégoire Alexandre, le rôle principal. Ses mondes parallèles n’ont pas la saveur sucrée de songes alanguis, d’ailleurs lointains ; ils sont ici et maintenant, dans le studio, dans la matérialité de ses quatre murs blancs et de tout cet attirail d’aluminium et de polystyrène.

L’artifice s’expose et se rappelle à l’image sans cesse ; oui, tout cela est bien du carton pâte, un terrain de jeux pour un photographe qui construit, assemble, empile jusqu’au point critique de l’équilibre et parfois casse tout, dénudant le studio jusqu’à mettre à nu son squelette. Construire, défaire, reconstruire. Le studio, système en perpétuel recommencement, est un organisme vivant. Grégoire Alexandre observe ses cycles de vie et consigne les « après » et les « à côtés » des prises de vues, quand les objets à photographier ont quitté la scène ou quand les figurants, dans l’attente, se regroupent dans un coin, petite cellule humaine se formant dans ce grand corps blanc et vide.

Le photographe fait œuvre de la contrainte, de lieu – ces quatre murs blancs – et de temps – celui de la commande, éditoriale ou publicitaire, et de ses prises de vues minutées –, c’est son Oulipo à lui, celui qui ouvre, plutôt qu’il ne restreint, le champ des possibles. Et puis, on ne peut omettre l’objet au centre de toutes ces attentions, celui qui motive la commande : il est parfois vêtement de créateur, parfois montre ou sac, par occasion porteur d’expression artistique, souvent, demandant à être porté et transcendée par l’image. Quelques ficelles, un peu d’éclairage, un ou deux accessoires hors-cadre qui s’avancent subrepticement dans le cadre, et voici le monde parallèle qui prend forme. Rien de spectaculaire dans les mises en scènes du photographe, tout est dans le geste, délicat. Comme la simple feuille blanche devient soudain animal fantastique par le pliage savant de l’origami, le cube blanc, exploré par Grégoire Alexandre, révèle des territoires où se déploient fable et poésie.

Si le Centre photographique se concentrera sur l’univers clos du studio, le deuxième volet, présenté à la galerie RRouen dévoilera une installation originale, conçue avec le décorateur Jean-Michel Bertin, complice de longue date des uchronies du photographe. L’installation abritera quelques paysages atmosphériques inédits, suggérant de nouveaux horizons pour l’œuvre de Grégoire Alexandre.

Autour de l'exposition

VERNISSAGE
Jeudi 19 novembre, à partir de 18h
En présence de Grégoire Alexandre

CONFÉRENCE DE GRÉGOIRE ALEXANDRE
Jeudi 19 novembre, 10h30
À l’auditorium du Musée des Beaux-arts de Rouen
Dans le cadre d’ « Écoute l’artiste »

VISITE COMMENTÉE
Samedi 12 décembre, 15h

PERFORMANCE SONORE
Samedi 12 décembre, 18h
Par Olivier Gonnet, aka Mimi Kawouin
En collaboration avec Station MIR, Caen
Dans le cadre de Raccord, un événement du réseau Rrouen

ATELIER EN FAMILLE
Samedi 9 janvier 2016, 15h
Avec Fred Margueron, photographe

VERNISSAGE BIS
Jeudi 28 janvier, à partir de 18h30
À Rrouen, 180 rue Martainville, Rouen
En présence de Grégoire Alexandre et Jean-Michel Bertin, décorateur
Installation en lien avec l’exposition au Centre photographique