LA ROSE EST SANS POURQUOI
Grégoire Alexandre, Brendan Barry, Valérie Belin, Leendert Blok, Damien Cadio, Philippe Cognée, Elspeth Diederix, Sarah Moon, Jean-Vincent Simonet
20 janvier — 11 mai 2024
Au cours des deux dernières années de sa vie, Édouard Manet réalise seize petits tableaux de bouquets de fleurs. Dans ces formats modestes, le peintre du Déjeuner sur l’herbe et de l’Olympia trace sur la toile une même composition minimale, simple d’apparence : un bouquet disposé dans un vase de verre ou de cristal. Roses, tulipes, lilas, pivoines : les fleurs varient, la forme du vase aussi. Le cadrage est serré, on ne voit rien de la table de son atelier parisien, qu’alité, il ne peut plus quitter. Face à lui et nous, demeure son sujet : la fleur, ou davantage, ce qu’il a poursuivi toute sa vie durant, la peinture du monde. Dans ces petites toiles, où il concentre ses derniers efforts, c’est tout son métier de peintre qu’il convoque pour donner existence à une fleur « aussi dans l’air et aussi fleur que n’importe quoi, et pourtant peinte en pleine pâte solide », écrit Vincent Van Gogh à son frère, après avoir vu l’un de ces tableaux.
La Rose est sans pourquoi réunit neuf artistes, photographes, peintres qui, pour un temps ou durablement, ont fait de la fleur un motif récurrent de leur œuvre. Le titre emprunte à un poème du moine Angelus Silesius, issu de son œuvre maîtresse et chef d’œuvre de la littérature allemande du XVIIe siècle : « La rose est sans pourquoi, fleurit parce qu’elle fleurit. N’a souci d’elle-même, ne désire être vue. » C’est ainsi à la fleur, envisagée comme épiphanie du monde vivant, et à l’humilité qu’elle impose à l’artiste qui persévère à la représenter, que l’exposition est dédiée. Chacun et chacune puisent aux sources de leur moyen d’expression — la peinture, la photographie, soit pâte, lumière, chimie, encre —, pour faire advenir sur la toile ou le tirage, comme par empathie, une rencontre avec cette fleur décidément indifférente, libre, évanescente.
TOUTOUÏE!
Toutouïe! ce sont des pastilles sonores qui s’attardent sur quelques unes des œuvres présentes dans l’exposition. D’une durée de quelques minutes chacune, elles relatent l’expérience de découverte des œuvres, appréhendées de façon aussi spontanée que sensible par des visiteurs.
Pour l’exposition La Rose est sans pourquoi, écoutez Guy, Louise, Lys-Marie, Yael et les autres vous parler des peintures et photographies de Philippe Cognée, Damien Cadio et Valérie Belin.
Paroles recueillies avec la complicité de Philippe Ripoll, écrivain.
Guy évoque les derniers instants de Manet, les dindons de Monet et la lumière des toiles de Damien Cadio.
Plongez avec ces trois enfants dans l’étonnante odyssée de formes et de couleurs des tournesols de Philippe Cognée.
L’immense bouquet de fleurs en noir et blanc photographié par Valérie Belin déclenche des éclats de rires et des idées un peu farfelues.
AGENDA
VERNISSAGE
Vendredi 19 janvier, à partir de 18h
en présence des artistes
VISITES COMMENTÉES
Samedis 20 janvier, 17 février*, 11 mai, 16h
*doublée en LSF
Jeudi 21 mars, 19h
Mardi 9 avril, 12h30
ATELIER POUR ENFANTS
ROULE CLOCHETTE
avec Sophie Grassart
artiste
5/10 ans
Dimanche 24 mars, 14h30
CONFÉRENCES
avec Valérie Belin
photographe
jeudi 1er février, 17h30*
avec Jean-Vincent Simonet
photographe
jeudi 14 mars, 17h30*
*dans le cadre du cycle Écoute l’artiste, à l’auditorium du Musée des Beaux-Arts, Rouen.
Entrée : 26 bis, rue Jean Lecanuet
avec Emanuele Coccia
philosophe
jeudi 18 avril, 19h
REPORT: la conférence aura lieu le mardi 24 septembre 2024, à 19h
Tous les évènements sont gratuits.
Réservations à info@centrephotographique.com