Francesca Todde, « Mildred la cigogne retourne au nid sur le toit de la maison de Tristan Plot», La Maison Neuve, A Sensitive Education, 2017-2019. Courtoisie de l’artiste.
Sanna Kannisto, Luscinia svecica, 2018 Courtoisie de l’artiste et de la galerie La Ferronnerie
Christophe Maout, Le Ciel de Paris, 2020. Courtoisie de l’artiste.
Dillon Marsh, Assimilation 10, 2010. Courtoisie de l'artiste.
Florim Hasani, La Corbeautière, 2023. Encre aquarelle sur papier photographique jet d’encre. Détail. Courtoisie de l’artiste
Francesca Todde, "Le corbeau Bayo joue avec Tristan", Valvidienne, 2019 de la série A Sensitive Education, 2017-2019. Courtoisie de l'artiste.
Léa Habourdin, and everything becomes nothing again, 2016. Courtoisie de l'artiste.
Sanna Kannisto, Carduelis carduelis, 2019. Courtoisie de l’artiste et galerie La Ferronnerie, Paris.
Christophe Maout, Le Ciel de Paris, 2020. Courtoisie de l’artiste.
Vue d'exposition, Château de Flamanville, 2023.jpg
Vue d'exposition, œuvre de Francesca Todde, 2023
Vue d'exposition, œuvre de Dillon Marsh, 2023
Vue d'exposition, 2023
Vue d'exposition, œuvre de Sanna Kannisto, 2023
Vue d'exposition, œuvre de Christophe Maout, 2023
Vue d'exposition, œuvre de Florim Hasani, 2023
Vue d'exposition, œuvre de Léa Habourdin, 2023
Vue d'exposition, œuvre de Marion Dutoit, 2023

À TIRE D'AILE
Figures de l’oiseau

Marion Dutoit, Léa Habourdin, Florim Hasani, Sanna Kannisto, Christophe Maout, Dillon Marsh et Francesca Todde

Château de Flamanville
Du 21 juillet au 5 novembre 2023

Après le jardin conservatoire des dahlias, exploré l’an dernier dans une exposition consacrée à la fleur, c’est une autre composante de l’environnement du Château de Flamanville qui constitue cette année le point de départ de l’exposition thématique d’été : la corbeautière établie dans le parc du Château. Constituée par une colonie de corbeaux freux, elle se déploie en un ensemble de nids haut perchés, autour desquels les freux, en vols circulaires, s’affairent. La présence du corbeau freux dans l’enceinte du parc du Château jouxte celle de plusieurs autres espèces, dont celle des hirondelles et de leurs nids, scandant les fenêtres du corps principal et des ailes du Château.  

Depuis des siècles, le corvidé est la proie de notre obsession à son égard : peu d’oiseaux autant que le corbeau auront été « chargés » — et la tâche est lourde — d’incarner les projections de l’être humain, essentiellement ses peurs. Si les Vikings entouraient leur dieu Odin de deux corbeaux, l’un personnifiant la pensée, l’autre, la mémoire, le christianisme en fera, pour longtemps, un animal malfaisant. Le corbeau se voit ainsi marqué d’infamie : l’oiseau noir symbolise au temps médiéval l’homme déchu, souillé de la boue de ses péchés. Plus tard, du romantisme à nos jours, il demeure associé à l’annonce d’un malheur certain : une mauvaise fortune construite au fil des représentations, dont deux célèbres exemples demeurent le poème
Le Corbeau d’Edgar Allan Poe et le film d’Hitchcock Les Oiseaux et sa fameuse et terrible scène d’attaque par des corbeaux. Ce n’est que très récemment, notamment à la faveur de nouvelles études sur l’intelligence animale, que le regard sur les corvidés évolue, pour leur reconnaître des facultés d’apprentissage, une sociabilité, une appétence pour le jeu, qui en font une espèce aux capacités cognitives exceptionnelles, égalant voire surpassant celles des grands singes. Et voici le sauvage corbeau se rapprochant à nouveau de l’homme, cette fois par les hautes sphères plutôt que par les enfers. 

Cette succession d’interprétations, ces « usages » du corbeau constituent le point d’entrée de cette exposition thématique. Associant photographie, dessin et volume, elle propose de considérer différentes figurations de l’oiseau. Citons Florim Hasani qui, en résidence au Château, observe la corbeautière pour y nicher à son tour son imaginaire de l’oiseau, qu’il déploie dans une nuée de dessins ; Marion Dutoit, qui, proposant une construction collaborative, élabore un nid géant de bois, paille et céramique ; Christophe Maout qui depuis son « nid » au dernier étage d’un immeuble, retient les silhouettes graciles des oiseaux traversant le bâti parisien ; Francesca Todde, qui aux côtés de Tristan, éducateur d’oiseaux, documente la possible empathie entre espèces ou encore Dillon Marsh, qui, depuis le désert de Kalahari, enregistre les variations formelles des nids monumentaux construits pour sa colonie par ledit « républicain social », forme de passereau. Dressant son studio à même la station ornithologique,  Sanna Kannisto documente méticuleusement les espèces endogènes et menacées, quand Léa Habourdin, enfin, suit en ligne depuis chez elle la vie d’un nid de balbuzards au moyen d’une caméra de télésurveillance. 

Les artistes prêtent ici l’acuité de leur regard à l’observation de l’oiseau, plaçant au cœur de l’exposition les questions de l’habitat et de l’adaptation de ces êtres à leurs milieux, en mutation. 

Une exposition conçue par le Centre photographique Rouen Normandie.

 

EN SAVOIR PLUS

En écho à l’exposition, des visites ornithologiques accompagnées par Laurent Legrand, L’Oiseau arpenteur, sont proposées dans le parc du Château les 21 juillet, 4 et 18 août, 17 septembre, à 10h. Gratuit, sur réservation : mairie@flamanville.fr T. 02 33 87 66 66

Château de Flamanville
Tous les jours de 10h30 à 12h30 et de 14h à 19h
1, rue du Château – 50340 Flamanville
Contact : Mairie de Flamanville
T. 02 33 87 66 66 / communication@flamanville.fr