Rencontre

avec Philippe Artières, historien,
Jean-François Chevrier, critique
et Maxence Rifflet

Samedi 16 novembre, 17h

Ce samedi 16 novembre, à 17h, l’artiste et nous-mêmes avons tenus à inviter conjointement l’historien Philippe Artières et le critique Jean-François Chevrier à considérer l’exposition et croiser, sous la forme d’une conversation, leurs perspectives sur le travail de Maxence Rifflet  et les questions artistiques, sociales, historiques, philosophiques que l’œuvre recoupe.

Nous irons, à la lumière de leurs connaissances respectives, visiter les fondations de ce projet mené sur plusieurs années, en prison, puis en laboratoire et en atelier. Il sera question d’architecture donc et de l’écrit Surveiller et punir de Michel Foucault qui a structuré la pensée moderne de la prison et accompagné la réflexion de l’artiste dès les prémices du projet puis dans son expérience physique des lieux.
Et puisque notre objet est artistique et plus particulièrement photographique, il s’agira également du mode opératoire expérimental et collaboratif mis en œuvre par Maxence Rifflet ou ce que Jean-François Chevrier appelle « l’invention institutionnelle ».

 

Philippe Artières

Philippe Artières (né en 1968) est un historien français, actuellement directeur de recherche au CNRS au sein de l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux à l’EHESS (Paris). Il a été pensionnaire de la Villa Médicis, Académie de France à Rome (2011-2012).

Philippe Artières consacre sa thèse, préparée sous la direction de Michelle Perrot à l’Université Paris 7, à la médicalisation des écritures ordinaires au XIXe siècle, et principalement aux écrits de criminels. Il a ainsi exploré le fonds d’autobiographies de criminels réuni par le docteur Lacassagne à Lyon à la fin du XIXe siècle, et conservé aujourd’hui à la Bibliothèque municipale de Lyon. Le Livre des vies coupables donne à lire ces textes étonnants. Il est président du centre Michel Foucault depuis 1995, responsabilité qui l’a amené à éditer un volume d’archives sur le Groupe Information Prisons. Il a notamment consacré deux ouvrages aux révoltes des prisons de Nancy et d’Attica aux Etats-Unis (La révolte de la prison de Nancy, 15 janvier 1972 ; Attica, USA, 1971, édités par Le Point du Jour respectivement en 2013 et 2017).

 

Jean-François Chevrier

Historien de l’art, critique et commissaire d’expositions, Jean-François Chevrier a été professeur aux Beaux-arts de Paris de 1988 à 2019, où il anima pendant quinze ans un séminaire-forum qui donna lieu en 2001 à l’exposition Des territoires. Il envisage la photographie dans sa relation à l’art moderne (« entre les beaux-arts et les médias ») et n’a jamais dissocié l’histoire de l’art de la littérature et de la poésie. Ses recherches portent sur l’art depuis les années 1960, l’espace public et l’architecture. Il accompagne le travail d’artistes très divers (peintres, photographes, architectes…).

Parmi ses expositions et publications : Art i utopia / L’Action restreinte. L’art moderne selon Mallarmé (MACBA, Barcelone, 2004, et Musée des beaux-arts de Nantes, 2005 ; cat. Hazan), Formes biographiques (Musée Reina Sofia, Madrid, 2013, et Carré d’art, Nîmes, 2015 ; cat. Hazan), Agir, contempler (Musée Unterlinden, Colmar, 2016 ; cat. Artlys) ; Jeff Wall (Hazan, 2013) ; De Bâle. Herzog & de Meuron (Birkhäuser, 2016) ; Bernard Réquichot. Zones sensibles (Flammarion, 2019). Les Éditions L’Arachnéen ont publié sept volumes de ses écrits, de La Trame et le hasard (2010) à Œuvre et activité. La question de l’art (2015).

 

Photographie : Maxence Rifflet, Une machine optique, 2019. Le « bâtiment A » du centre de détention de Caen, construit en 1842 par Harou-Romain, juillet 2016

 

Entrée libre, sur réservation
au 02 35 89 36 96
ou info@centrephotographique.com