Walker Evans, «People and Places in Trouble», Fortune, mars 1961. Courtesy du Metropolitan Museum of Art, New York
Walker Evans, «Before They Disappear», Fortune, mars 1957. Courtesy du Metropolitan Museum of Art, New York
Walker Evans, «The Pitch Direct», Fortune, octobre 1958. Courtesy du Metropolitan Museum of Art, New York
Lorenzo Vitturi, Red Cotisso, Green Pigment, Wood in Arìn, Caminantes, 2019
Walker Evans, «Beauties of the Common Tool», Fortune, juillet 1955. Courtesy du Metropolitan Museum of Art, New York
Walker Evans, «Color Accidents», Architectural Forum, janvier 1958. Courtesy du Metropolitan Museum of Art, New York
Walker Evans, «Labor Anonymous», Fortune, novembre 1946. Courtesy du Metropolitan Museum of Art, New York

WALKER EVANS

THE MAGAZINE WORK

du 13 mars au 9 mai 2015

Si l’œuvre de Walker Evans, qui tient une place tutélaire à plus d’un titre dans l’histoire de la photographie moderne, a été une des premières à gagner sa place sur les cimaises des musées, elle ne nous est parvenue que parcellaire. Cette consécration muséale s’est en effet faite au prix de l’omission d’un pan essentiel de l’œuvre du photographe et de la condition de son exercice : sa production à destination de la presse magazine.

Présentée pour la première fois en France, l’exposition Walker Evans, The Magazine Work, a l’ambition de retracer les collaborations les plus emblématiques de la carrière du photographe avec la presse, rétablissant ainsi le crédit et l’importance accordés par Walker Evans à son travail éditorial, pour une appréciation plus complète de son œuvre.

Au travers de cette exposition, réunissant reproductions d’essais et de portfolios signés de la plume et de l’objectif d’Evans, ainsi que de nombreux magazines d’époque, c’est, au-delà de l’œuvre d’un homme, une histoire de la photographie qui se recompose. Des prémices de sa photographie, empruntant aux avant-gardes européennes des années 1920, jusqu’à l’affirmation de son style dit « documentaire » qui constituera sa signature et sera suivi d’une descendance internationale, l’exposition traverse les grands courants de la photographie du XXe siècle et met en lumière l’ampleur et la profondeur de la marque laissée par Walker Evans sur la photographie contemporaine.

Au-delà d’une histoire stylistique de la photographie, c’est également une histoire de l’usage de la photographie par la presse, des publications d’avant-garde artistique à l’avènement de la presse magazine illustrée et ses grands titres tels que Fortune, Life et Harper’s Bazaar, leur âge d’or avant leur déclin annoncé, déjà amorcé dès la fin des années 1960 par l’arrivée d’un autre média, la télévision.

The Magazine Work ne se contente pas de dérouler le fil des grands moments de l’histoire de la photographie, de son style et de ses usages, à travers ces parutions, se déploie tout un pan de l’histoire des États-Unis : des années folles au krach boursier de 1929, de la Grande Dépression et du New Deal à la Seconde Guerre mondiale, jusqu’à l’élan de l’immédiat après-guerre et l’avènement de la société moderne de consommation. Tous événements qui ont marqué de manière durable la société occidentale et dont Walker Evans a tenu, fort de la responsabilité qui incombe au faiseur d’images et conscient de ce porte-voix que constituent les magazines grand public, à se faire le témoin. C’est donc également une leçon du bon usage de la presse, en tant que vecteur d’une culture populaire exigeante, qui se dessine ici en filigrane.

Autour de l'exposition

VERNISSAGE
Jeudi 12 mars, à partir de 18h30

CONFÉRENCE
Jeudi 12 mars, 10h30
Par David Campany, historien de l’art et critique
À l’auditorium du Musée des Beaux-arts de Rouen
Dans le cadre d’« Écoute l’artiste » / ESADHaR

VISITE COMMENTÉE
Samedi 11 avril, 15h

RENCONTRE-LECTURE
Samedi 11 avril, 16h
Avec Hélène Borraz, traductrice du livre
Une saison de coton – Trois familles de métayers,
de James Agee, photographies de Walker Evans
(éd. Christian Bourgeois, 2014)